Aller au contenu

Exposition des œuvres de l’artiste ÉLÉONORE LABATTUT dans le cadre de la résidence « Inspiration Bénin ». Expo du 1er au 28 février 2025

RESTITUTION DE RESIDENCE « INSPIRATION BENIN ».

AVEC LE SOUTIEN DE L’INSTITUT FRANÇAIS DU BENIN

ET EN PARTENARIAT AVEC LE CENTRE CULTUREL OUADADA.

Pour cette résidence, j’ai souhaité travailler sur la ville de Porto Novo, et m’intéresser à son histoire, ou plutôt à ses histoires : comment la ville a-t-elle été fondée, comment a-t-elle évolué au fil du temps, comment les communautés se sont-elles succédées pour créer aujourd’hui un lieu où le vivre-ensemble et la cohabitation interconfessionnelle pourrait être un exemple et un espoir pour le monde ?

Grâce aux nombreux entretiens que j’ai mené, j’ai compris que derrière l’harmonie, de nombreux conflits, discours contradictoires, évènements traumatiques continuaient à habiter les mémoires des différentes communautés.

A la lumière de cette tension, l’exposition propose de réfléchir aux différents récits, aux mémoires, aux patrimoines mis en valeur dans la ville selon les époques, tandis que d’autres restent invisibilisés.

  1. Tisane: ce canaris a accueilli une tisane créée spécialement pour l’exposition par les herboristes du marché d’Agbokou, qui a été servie le jour de l’inauguration. Elle était constituée de 2 épices, 3 racines, 1 liane. Ses vertus permettaient de stimuler une vision plus subtile, au-delà du visible, et rendait propice une plongée dans le temps en fortifiant la mémoire et l’émergence des souvenirs.  Elle est également un symbole d’un savoir et d’un patrimoine détenus essentiellement par les femmes, dont les voix sont souvent absente de l’histoire officielle. 
  1. Nasses: cette grande sculpture constituée de plusieurs nasses servant à attraper les poissons représente le processus de collecte d’information de la résidence : dans l’immensité de la mer, on attrape certaines histoires, on écoute certaines voix, d’autres nous échappent.
  1. Casques: 7 extraits sonores d’entretiens réalisés au cours de la résidence, avec 7 personnes expliquant la vision de leur communauté sur la création de Porto Novo, leurs désaccords avec l’histoire « officielle », leurs récits d’un patrimoine en particulier, mais également leur avis sur le « secret » du vivre-ensemble à Porto Novo.
  1. Filets: cette grande carte de Porto-Novo est constituée de 5 couches historiques, qui ont marqué l’histoire de la construction de la ville. Ajacé et la lagune / Xogbonú / quartier afro-brésilien / quartier colonial / ville contemporaine. Leur difficile superposition, la difficulté à les voir toutes ensemble représente la complexité de l’histoire la ville, et le fait que certaines « couches » sont venues tenter d’effacer ou d’écraser les précédentes, sans jamais parvenir à les faire disparaitre. 7 lieux apparaissent sur la carte, symboles de ces conflits ou des transformations de la mémoire véhiculés par ces lieux au cours de l’histoire.
  1. Sérigraphies: ce processus d’impression est réalisé grâce à une trame très fine en tissu au travers de laquelle on passe de l’encre. Deux images évoquent les transformations de la mémoire collective : la statue de Toffa, et la maison où ont vécu mes parents juste avant ma naissance.

Cette exposition présente le travail réalisé au cours d’une résidence d’un mois en janvier 2025 par Eléonore Labattut.

Eléonore Labattut est architecte de formation et travaille à la croisée de l’art, de la recherche et du droit au logement et à la ville. Elle est co-fondatrice de l’agence ETC, basée à Lisbonne, Portugal. En s’appuyant sur des méthodologies participatives, ses thématiques de travail incluent les transformations de territoires dues à des crises ainsi que les rapports de force, résistances, narrations et contre-narrations qui y sont liés.

www.etc-projects.eu