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Éclosions Urbaines «Festival-Ateliers d’Art Contemporain» à Porto-Novo au Bénin du 30 Décembre 2015 au 31 Janvier 2016

place azalou come

Photos des places Azalou comè et Djihoué comè (3)Le projet «éclosions urbaines» est à la croisée des arts visuels, de l’art urbain, du design, de l’urbanisme, de l’architecture et de l’économie de proximité.

Il vise à rénover, préserver et valoriser le patrimoine urbain unique que constitue le réseau des places traditionnelles de Porto-Novo, dénommées «vodùn Godwin (60)honto ou vodùn comè» et à l’inscrire comme une composante essentielle du projet de développement urbain durable de la capitale du Bénin.

Le but de l’action est de renforcer l’identité et la lisibilité urbaines de ces places en impliquant les collectivités familiales, usagers, artistes, artisans, Edwige (39)chercheurs et autres concepteurs locaux aux travaux de conception, de réalisation, de rénovation et de valorisation des sites.

Disséminées dans le tissu urbain historique, ces places datent de la fondation de la ville et sont des lieux quotidiens de convivialité et de proximité pour tous, R0010368_Modifmais aussi des lieux où se déroule une fois par an, tous les trois ou tous les cinq ans, la grande cérémonie vodùn appelée Hùnwê organisée par les collectivités familiales en l’honneur de leurs divinités et de leurs ancêtres-dieux.

Les places sont à la fois des marqueurs urbains, la mémoire de Porto-Novo et le cœur de ses sociabilités.

Ayinon comè (15)Bien que menacé, leur réseau demeure une composante majeure de l’essence même de la ville, tant sur le plan de sa structuration urbaine que sur celui de son organisation sociale et de son ancrage historique.

Vu l’évolution urbaine actuelle de Porto-Novo, il convient de se demander comment concilier Edwige (5)développement urbain et préservation du patrimoine, notamment les places vodùn ? Comment les rénover et les valoriser tout en conservant leurs fonctions cultuelles, culturelles et sociales ?

Les élus de Porto-Novo considèrent aujourd’hui le réseau des places traditionnelles comme une Azalou comè et Djihoué comècomposante essentielle du patrimoine urbain de la ville et souhaitent les rénover et les valoriser.

En 2013, la Ville de Porto-Novo et la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise avec laquelle elle est en coopération décentralisée depuis 20 ans, sollicite le centre culturel OUADADA pour concevoir et élaborer le 3 DJIHOUE COME 3projet «Éclosions Urbaines», dont l’objectif est de rénover et de valoriser une série de 21 places traditionnelles dans la ville.

Le centre culturel OUADADA met en place une équipe pluridisciplinaire composée d’artistes, d’artisans, d’architectes, d’urbanistes, de géomètres, d’historiens, pour mener des enquêtes et des études auprès des desire awanou dihoué facade principalecommunautés et des collectivités familiales gestionnaires des places afin de produire un dossier quantitatif et qualitatif de demande de mécénat d’environ 30 pages, à destination des bailleurs de fonds nationaux et internationaux.

Le centre culturel OUADADA propose ensuite aux partenaires, à titre d’opération pilote pouvant servir de référence aux bailleurs de fonds, la rénovation et la valorisation des places jumelles Azalou comè et Djihoué comè, idéalement situées dans le centre historique à proximité de la lagune, de l’Ecole du Patrimoine Africain et du Jardin des Plantes et de la Nature.

Photos des places Azalou comè et Djihoué comè (4)La Ville de Porto-Novo, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et la Métropole de Lyon décident d’être partenaires de ce projet et cofinancent sa réalisation.

Des rencontres et des réunions sont organisées avec les collectivités et les usagers des places pour présenter le Avant les travaux 1 (2)projet, obtenir leur accord et recueillir leurs propositions en ce qui concerne la rénovation de leur place.

Un appel à projets est lancé auprès des artistes locaux et huit sont sélectionnés pour participer aux travaux de conception, de production, de réalisation et de Godwin (81)rénovation des places.

Les artistes et les artisans travaillent d’abord durant deux semaines en ateliers pour concevoir et produire des documents d’aménagement tels que des plans, des croquis et des dessins des œuvres qu’ils réaliseront sur les sites.

Avant les travaux 5Ils réfléchissent ensuite aux matériaux à utiliser pour la réalisation afin que les œuvres créées résistent aux intempéries. Les choix sont portés sur des pierres, des graviers, le granit, le quartz et d’autres roches.

Enfin, ils travaillent sur les places durant quatre semaines pour réaliser l’ensemble des travaux, avec la Godwin (49)participation des artisans du quartier et ceux des collectivités familiales.

Les travaux sont dirigés par Gérard Bassalé, directeur du centre culturel OUADADA qui est en charge de l’ensemble de la partie opérationnelle du programme.

Gerard (31)Les interventions se traduisent concrètement par un traitement de la voirie et des sols adaptés aux usages profanes et religieux ;

La restauration des murs d’une longueur totale de 130m, la réfection de deux couvents, de dix temples et de deux portiques ou awanou, avec l’intervention des artistes visant notamment à en révéler les attributs ;

L’enduit et la teinte dans la masse des murs et le remplacement des toitures de deux portiques et de neuf temples ;

La protection des racines de cinq arbres sacrés présents sur les places, contre l’érosion pluviale;

L’aménagement et l’équipement en mobiliers d’un atelier d’artisan et de deux stands de ventes pour les commerçantes déjà installées sur les lieux ;

La fabrication de vingt bancs publics en bois d’ébène, installés le long des emmarchements pour le confort des riverains et des usagers des places ;

Et enfin, la réalisation de dix-neuf socles pour exposer éventuellement des sculptures sur les sites, durant des expositions d’art contemporain.

Il reste à réaliser des fontaines sur les lieux pour permettre aux riverains et aux collectivités familiales d’avoir de l’eau potable; à aménager un ensemble de sanitaires collectifs et à éclairer les lieux avec dix lampadaires alimentés par de l’énergie renouvelable telle que le solaire.

Il ne s’agit pas de faire de Porto-Novo une ville musée. L’idée est de faire émerger des voies originales, d’utiliser les capacités d’innovation du monde civil, associatif ou professionnel, dans les champs de l’urbanisme, de l’art urbain et des arts visuels, pour rénover et révéler une à une les places traditionnelles, en faisant de Porto-Novo, une ville créative ancrée dans son histoire, ses valeurs, ses différences culturelles et résolument tournée vers l’avenir.