Il parait que se taire, surtout quand on ne peut pas grand-chose, est lâche.
Dire ce qu’on pense est de nos jours plus qu’un acte d’honnêteté et de bravoure. C’est d’ailleurs selon les maîtres du mondes (maîtres mon oeil) de l’impolitesse.
Le sacré n’existe plus, « la religion est un fonds de commerce » ; on tue au nom de Dieu et on est applaudi. Un groupuscule de cafards tient le monde en laisse et le reste subit. Il y en a qui se torchent avec des billets de banque, juste à côté, on crève pour une petite ordonnance, pour une poignée de gari venue en retard.
Ce spectacle se veut d’abord un coup de gueule. Un acteur et un metteur en scène épousent la rage d’Ousmane ALEDJI pour dire le monde.
Ici l’espace refuse d’être formel.
Ici, l’espace prend forme dès qu’il y a des oreilles attentives.
Ici, l’acte théâtral se déploie hors de tout artifice, dans la sincérité des propos d’Ousmane ALEDJI, dans l’étau poignant du jeu d’Alfred FADONOUGBO.
Ici, dire vertement le monde éclopé, convoquera inéluctablement l’effet cathartique nécessaire à notre commun soulagement.
Un spectacle qui brasse un certain nombre de thématiques à la fois intéressantes et importantes pour la jeunesse d’ici et d’ailleurs. Une jeunesse en perte d’identité et en quête de repères. Ce spectacle ouvre la brèche de la hantise du monde pour laisser entrevoir le corpus de valeurs dignes d’être promues. Notre jeunesse a besoin qu’on lui rappelle qu’elle a un devoir. Dans cette dynamique, ce spectacle explore les voies de l’histoire, l’histoire africaine, telle qu’elle a été retracée, telle qu’elle semble avoir été, et telle qu’elle semble avoir été tronquée.