Oxowùnmin- Paroles magiques
(Exposition du 1er octobre au 27 novembre 2011)
L’artiste Zansou vit et travaille à Porto-Novo. Originaire de la vallée de l’Ouémé où il a hérité des savoir-faire traditionnels des vanniers et des potiers, Zansou crée des œuvres fonctionnelles à partir des matériaux issus du palmier raphia, des perles, des cauris et autres. Ses vanneries d’art à savoir les dessous-de-verre, les abat-jours, les paniers à pain ou verseurs, se distinguent par la finesse du travail et l’élégance des formes.
Depuis quelques années, l’artiste se consacre à la sculpture et à la peinture. Les poupées fées qu’il réalise sont faites de vannerie, de tissus, de chiffons, d’éléments récupérés par-ci par-là qu’il agence pour leur donner une nouvelle vie. L’œuvre Awinnou, faite de larges éventails, de chiffon, de tissu indigo, est un génie qui ventile et apporte de l’air doux du pays des abeilles. La fée Ahodoto quant à elle inspire les teinturiers.
L’artiste considère que nous partageons le quotidien avec des génies, des fées. Ce sont ces fées qui donnent du charme à la vie et nourrissent l’imaginaire de l’artiste. Il les appréhende à travers les ombres, la lumière, le bourdonnement des océans, le souffle, le son, le verbe, etc.
« Oxowùnmin – Paroles magiques » ouvre la réflexion sur le verbe, sa complexité, son énergie et son importance dans les sociétés du Sud du Sahara. Chez les Yorouba, la transmission orale de la connaissance est considérée comme le véhicule de l’àsè qui est le pouvoir et la force. La parole est sacrée et pour agir, elle doit être prononcée. Les formules incantatoires qui accompagnent la préparation des remèdes traditionnels sont parfois indispensables pour obtenir de bons résultats.
A travers la diversité de couleurs que présente l’artiste, Zansou nous invite à découvrir l’univers des fées et la magie du verbe.
Une sélection de ses poèmes est également exposée ainsi que des extraits de textes écrits par des amateurs d’art qui ont eu l’occasion de le rencontrer dans son atelier.
Gérard O. BASSALE
Commissaire de l’exposition